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Que cherchons-nous donc ?



Je me demande si vous avez déjà remarqué comme il est rare que notre esprit soit calme, silencieux, sans problèmes ; nous ne laissons pas le moindre répit à nos problèmes, pour avoir l’esprit libre, enfin débarrassé de tout fatras, de toute tension, de toute quête obsédante ; un esprit absolument tranquille et silencieux, et qui observe peut-être ce qui se passe dans le monde, mais aussi se qui se passe dans notre univers intérieur, l’univers de notre propre existence, de nos propres attitudes, des efforts douloureux qui sont les nôtres. Observer, simplement.

Je me demande si vous avez déjà essayé. Ne sommes-nous pas plutôt toujours en attente, en train de chercher, de questionner, d’analyser, d’exiger, en quête de réussite, ou d’un maître à penser, ou d’un idéal, ou encore d’une relation exemplaire ? Je me demande quelle est la raison de tous ces efforts, de ces aspirations, de cette lutte incessante.

On se rend en Inde — pourquoi ? Je l’ignore — à la recherche de quelque chose d’extraordinaire qui va vous advenir en posant le pied dans ce pays ; ou aux ordres de quelque gourou qui vous dit de danser, ou de chanter, ou d’agir à votre guise. Sans parler de ceux qui veulent vous forcer à méditer d’une certaine manière, à vous soumettre à l’autorité, à vous plier à certains rituels, vous propose de vous libérer par le cri, et j’en passe. Quelle est donc cette soif éternelle ? Que cherchons-nous donc ? Pourrions-nous approfondir un peu cette question ? Essayer de découvrir par nous-même ce qu’est l’objet de notre attente, de notre quête, ce que nous essayons d’atteindre ou de devenir ? En laissant de côté les convictions religieuses, les dogmes et les rites, que les personnes éclairées ont abandonnés, et sans aller au Tibet ou au Japon, sans pratiquer non plus le Bouddhisme Zen, mais en restant tranquillement chez soi, ou en faisant une promenade solitaire, pouvons-nous trouver le pourquoi de cette soif éternelle ? Pourrions-nous approfondir un peu ?

Demandons-nous donc tout d’abord — et pourrions-nous le faire ensemble ? — ce qu’est l’objet de notre soif inextinguible.

(...)

Début d’une conférence de Saanen, le 22 juillet 1979. « Une société harmonieuse ». Bulletin ACK n°63 – 1992



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