Notre difficulté vient de ce que nous nous faisons une représentation de ce que doit être la société

Si vous et moi créons en nous-mêmes cette révolution fondamentale qui ne repose pas sur le besoin mutuel, qu’il soit physique ou psychologique, notre relation avec l’autre ne subit-elle pas une transformation fondamentale ?
Notre difficulté vient de ce que nous nous faisons une représentation de ce que doit être la société future, et que nous essayons de nous conformer à ce schéma. Le schéma est bien évidemment une fiction.
Ce qui est vrai, c’est ce que nous sommes réellement, dans la compréhension de ce que nous sommes, ce qui apparaît clairement dans le miroir des relations quotidiennes. En nous conformant au schéma, nous ne suscitons que trouble et conflit.

Le désordre social et la détresse actuels doivent se résoudre. Mais vous, moi et l’autre pouvons et devons voir la réalité de la relation et lancer une nouvelle action qui ne repose pas sur le besoin et la gratification mutuels.
La simple réforme des structures sociales actuelles, sans modification fondamentale de nos relations, est une régression. Une révolution qui maintient l’exploitation de l’homme dans un but précis, aussi plein de promesses soit-il, est de nature à produire d’autres guerres et des souffrances inouïes. Le but recherché est toujours la projection de notre propre conditionnement. Aussi prometteur et utopique soit-il, le but ne peut être que source de confusion et de souffrances supplémentaires.
L’important dans tout cela n’est pas la nature des schémas nouveaux, mais la compréhension du processus de l’homme, c’est-à-dire de vous.