Accueil - Jiddu Krishnamurti et son enseignement. - Citations

Se contenter d’être bon envers les autres, d’être sensible, poli, plein d’égards, attentif, affectueux, cela manque de profondeur et de vitalité.



« I : Pourrions-nous parler de la sensibilité et de la considération envers les autres ?

K : L’homme a toujours tendu vers quelque chose de saint, de sacré.

Se contenter d’être bon envers les autres, d’être sensible, poli, plein d’égards, attentif, affectueux, cela manque de profondeur et de vitalité. A moins de découvrir dans votre vie quelque chose de véritablement sacré, profond, merveilleusement beau, qui est la source de toute chose, la vie reste très superficielle. Vous avez beau faire un mariage heureux, avec des enfants, une maison, de l’argent, vous pouvez être intelligent et célèbre, s’il vous manque ce parfum, tout n’est qu’une ombre, sans aucune substance.

Voyant ce qui se passe dans le monde, allez-vous, dans votre vie quotidienne, découvrir quelque chose qui soit réellement vrai, réellement beau, sain et sacré ? Si vous avez cela, alors la politesse a un sens, alors la considération a un sens, une profondeur, alors quoi que vous fassiez, ce parfum vous accompagnera toujours. Comment allez-vous procéder ? Votre éducation ne consiste pas seulement à apprendre les mathématiques, mais à découvrir aussi cela.

Pour voir les choses de façon très distincte, même cet arbre par exemple, votre esprit doit faire silence, n’est-ce pas ? Pour voir cette image, je dois la regarder, mais si mon esprit bavarde, et dit : « J’aimerais bien être dehors », ou bien : « Je voudrais bien avoir un pantalon mieux que ça », si mon esprit vagabonde, jamais je ne pourrai voir distinctement cette image.

Pour voir une chose très distinctement, mon esprit doit être tout à fait tranquille. Voyez-en d’abord la logique.

Pour observer les oiseaux, pour observer les nuages, les arbres, l’esprit doit être extraordinairement immobile et silencieux.

Il existe au Japon et en Inde divers systèmes permettant de contrôler l’esprit pour qu’il atteigne l’immobilité absolue. L’idée étant qu’ayant atteint ce silence, cette immobilité, vous faites alors l’expérience de quelque chose d’incommensurable. On dit que la première condition, c’est le silence et l’immobilité de l’esprit : il faut donc le contrôler, l’empêcher de vagabonder, et une fois atteinte cette impassibilité de l’esprit, la vie est extraordinaire.

Or, lorsque vous contrôlez, ou que vous forcez votre esprit, vous le déformez, n’est-ce pas ? Si je me force à être bon, ce n’est pas de la bonté. Si je me force à être extrêmement poli envers vous, ce n’est pas de la politesse. Donc, si je force mon esprit à se concentrer sur cette image, il y a tension, effort, douleur, contrainte. Cet esprit-là n’est donc pas un esprit tranquille.

Est-ce que vous voyez ?

Nous devons donc nous demander s’il existe un moyen de parvenir à ce silence, cette immobilité de l’esprit, mais sans distorsion, sans effort, sans qu’on se dise : « Il faut que je le contrôle ! »

Bien sûr qu’il existe un moyen.

Il y a une tranquillité, une immobilité, un silence sans effort. Cela suppose de comprendre ce qu’est l’effort. Et lorsque vous comprenez ce qu’est l’effort, le contrôle, la contrainte – que vous le comprenez non seulement de manière verbale, mais que vous envoyez la vérité - cette perception même apporte à l’esprit ce silence, cette immobilité.

Bulletin n°66 – 1994 – Entretien entre Krishnamurti et des élèves et enseignants à Brockwood Park
Brockwood Park, Hampshire, Angleterre Le 9 septembre 1970



Citation précédente
Citation suivante


  Connexion adhérent Accès adhérents | Espace privé | Plan du site | Références du site