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Vous vous efforcez de surmonter un fragment qui est la peur, par un autre fragment. En vous y prenant de cette façon-là, vous ne pouvez pas vous en débarrasser...



Krishnamurti : … quand l’esprit se rend compte que vous êtes conditionné, que votre conscience est son propre contenu - que tout mouvement de votre part fait encore partie de cette conscience (vous pouvez essayer de vous en sortir, vous pouvez l’accepter ou le rejeter, cela en fait toujours partie) - alors, comment cette réalisation agit-elle sur votre vie quotidienne ?

La vérité de ce fait étant aperçue agira d’elle-même. Vous comprenez ?
Et cette vérité, issue de la plus haute intelligence, agira selon le moment.

Auditeur : Mais peut-on se rendre compte de ce fait quand on est encore prisonnier de ses peurs et de ses désirs ?

Krishnamurti : Vous ne le pouvez pas. Vous vous efforcez de surmonter un fragment qui est la peur, par un autre fragment. En vous y prenant de cette façon-là, vous ne pouvez pas vous en débarrasser ; il faut donc qu’il y ait une autre façon de vous y prendre avec ce fragment auquel vous donnez le nom de peur.

Et la façon de vous y prendre, la voici : il ne faut absolument rien faire. En êtes-vous capable ?

Je ne peux absolument rien faire au bruit que fait ce train en passant, par conséquent j’écoute. Je ne peux absolument rien faire au grondement de ce train et, par conséquent, je n’y résiste pas. J’écoute. Il y a un bruit, mais ce bruit n’agit pas sur moi. Et, de la même façon, quand je me rends compte que je suis névrosé, que je me cramponne à une croyance particulière, à une façon d’agir particulière, que je suis homosexuel, ou toute autre chose, que j’ai des préjugés insensés, j’écoute d’une façon totale. Je ne résiste pas. Mais j’écoute totalement, avec tout mon cœur.

Nous avons commencé en demandant si je suis capable de contempler tout le mouvement de la vie comme étant un processus unitaire. Les meurtres, les réfugiés, la guerre au Moyen-Orient, les catholiques, les protestants, les savants, les artistes, les hommes d’affaires, la vie privée, la vie publique, votre famille, ma famille - il y a d’innombrables divisions. Ces divisions ont été cause d’un tel désordre dans le monde et en moi !

Suis-je capable de regarder tout cela comme faisant partie d’un unique mouvement étonnant et merveilleux ? Je ne le peux pas, c’est un fait. Je ne le peux pas parce que je suis moi-même fragmenté. En moi-même je suis conditionné.

Donc, désormais, mon souci sera non pas de chercher à vivre une vie unitaire et globale, mais de chercher si la fragmentation ne peut pas prendre fin. Et cette fragmentation peut cesser si je vois clairement que toute ma conscience est elle-même constituée par ces fragments.
C’est ma conscience qui est la fragmentation.

Et quand je dis : « Il faut qu’il y ait intégration, il faut que tout ceci soit harmonisé », cela fait encore partie des illusions que je m’oppose à moi-même, et cela je m’en rends compte. Je m’en rends compte comme étant une vérité, comme je suis sûr que le feu brûle, vous ne pouvez pas me tromper, c’est un fait et je demeure devant ce fait, et il me faut découvrir comment ce fait agira dans ma vie quotidienne - le découvrir et ne pas deviner, m’amuser, faire des théories.

Mais parce que j’ai vu la vérité de la question, cette vérité est agissante.

L’ Éveil de l’Intelligence p 467, 468, 469.



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