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Tant que persistera cette dualité entre ce qui est et ce qui devrait être — l’homme s’efforçant de devenir quelque chose de différent, faisant des efforts pour atteindre « ce qui devrait être » — ce conflit sera cause d’un gaspillage d’énergie.



L’homme s’efforce constamment de devenir non-violent. Il y a donc un conflit entre ce qui existe qui est la violence, et ce qui devrait être à savoir la non-violence. Entre les deux s’établit un conflit, et une telle situation est l’essence même de l’énergie gaspillée.

Tant que persistera cette dualité entre ce qui est et ce qui devrait être — l’homme s’efforçant de devenir quelque chose de différent, faisant des efforts pour atteindre « ce qui devrait être » — ce conflit sera cause d’un gaspillage d’énergie. Tant qu’existe ce conflit entre les opposés, l’homme n’a pas assez d’énergie pour changer.

Mais quel besoin est-il d’un opposé quelconque, la non-violence, l’idéal ? L’idéal est sans réalité, il est sans aucune portée, il ne fait que conduire à différentes manifestations d’hypocrisie ; on est violent et on fait semblant de ne pas l’être. Ou bien, si vous dites que vous êtes un idéaliste et qu’en fin de compte vous allez devenir paisible, c’est une excuse, un faux semblant, parce que vous mettrez des années pour dompter votre violence — en fait, vous n’y arriverez peut-être jamais, et entre-temps vous êtes un hypocrite et vous êtes encore violent.

Mais si nous pouvons, non par la vertu d’une abstraction mais dans la réalité immédiate, mettre complètement de côté tous les idéaux et ne regarder que le fait — dans le cas présent la violence — alors il n’y a pas d’énergie perdue. C’est là une chose qu’il est très important de comprendre, et ce n’est pas une théorie particulière à l’orateur.

Tant que l’homme se débat dans le corridor des opposés, il perd forcément de l’énergie, et par conséquent ne peut pas changer.

Donc, d’un seul souffle, il vous faut balayer toutes les idéologies, tous les opposés. Je vous en prie, regardez la chose à fond et comprenez ce point, parce que ce qui se passe alors est tout à fait extraordinaire !

Si un homme en colère s’efforce de ne pas l’être ou semble ne pas l’être, il est dans un état de conflit. Mais s’il se dit : « Je vais observer ce que c’est que cette colère, sans chercher à la fuir, ni à la raisonner », alors il a l’énergie qu’il faut pour la comprendre et y mettre fin !
Si nous nous contentons de nourrir l’idée que l’esprit doit être affranchi de tout conditionnement, il demeurera toujours une dualité entre le fait et le « ce qui devrait être ». Tout cela est par conséquent cause d’une déperdition d’énergie.

Tandis que si vous vous dites : « Je veux découvrir par quel processus l’esprit est conditionné », c’est comme si vous alliez trouver un chirurgien quand vous êtes cancéreux. Le chirurgien s’intéresse à l’opération, à la destruction de la maladie. Mais si le malade rêve de la vie joyeuse qu’il mènera après, ou s’il se laisse épouvanter à l’idée de l’opération, c’est un gaspillage d’énergie.

Ce qui nous importe, c’est de constater le fait du conditionnement de l’esprit et non pas de se laisser absorber par l’idée qu’il « devrait être libre.

Le Vol de l’aigle p 85, 86



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