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Quelle est la responsabilité de l’homme qui est libre envers celui qui ne l’est pas ?



Question : Doit-on être seul pour être libre et dans cette liberté quelle relation a-t-on avec les autres êtres humains ? Ne peut-il y avoir de liberté dans les relations humaines ?

Krishnamurti : La question est : « La liberté implique-t-elle la solitude ? » C’est bien cela, la question posée ?

Selon le dictionnaire, le mot seul signifie : « Unique, réduit à l’unité. ». Mais comment peut-il y avoir liberté s’il y a une activité égocentrique, qui empêche la solitude ? D’accord ? Si je me préoccupe sans cesse de moi-même, - moi et mes problèmes, mes soucis, ma femme, préparer les repas, vous connaissez tout cela, cela me tracasse, m’inquiète, me préoccupe - , si mon esprit est occupé par beaucoup de choses, ce qui est égocentrique, il ne peut pas y avoir de solitude, n’est-ce pas ? Donc, la liberté c’est un esprit qui n’est pas occupé, et peu importe ce qui l’occupe - Dieu, les soucis, l’argent, le sexe, le plaisir - , occupé comme la plupart d’entre nous qui sommes occupés par ceci ou cela. Tant qu’il y a cette occupation, il ne peut y avoir de liberté, c’est évident.

Et quand il y a cette liberté, l’auditeur demande :
« Que devient la relation dans cette liberté - si toutefois vous avez cette liberté ? »

Ayez d’abord cette liberté et découvrez-le ensuite. Mais sans avoir cette liberté nous voulons savoir ce qu’il advient de la relation. Je n’essaye pas de la déprécier. Mais le fait est que nos esprits sont occupés par le bavardage, la vanité, l’arrogance de toutes sortes de choses, l’apitoiement sur soi, et ainsi de suite. Cet esprit peut-il être libre de tout cela ? Et quand il est libre, n’est-il pas seul ? Car cela n’a rien à voir avec celui dont l’esprit est occupé. Je me demande si vous le voyez. D’accord ?

Donc, si un homme, un être humain, est libéré de cet énorme et incessante occupation, quelle est alors sa relation ? Un être humain peut-il le découvrir ? Pour le découvrir, il doit se débarrasser de tout le contenu de cette occupation, du contenu de sa conscience, qui est alors liberté. Qu’arrive-t-il, si vous êtes libre et que l’autre ne l’est pas. Vous, en tant qu’être humain, pouvez-vous être libre de tout souci, de toute préoccupation alors que l’autre ne l’est pas. Quelle est alors la relation entre vous deux ? Quelle est la responsabilité de l’homme qui est libre envers celui qui ne l’est pas ?

De la liberté. Pages 170 et 171. Saanen, le 1er août 1976. Editions du Rocher. 1996.



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