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Le bonheur créatif n’est pas un cadeau réservé à quelques-uns



Vous et moi avons intrinsèquement la capacité d’être heureux, d’être créatif, d’être
en contact avec quelque chose qui est au-delà des griffes du temps. Le bonheur créatif
n’est pas un cadeau réservé à quelques-uns, mais pourquoi la majorité des gens ne
connaît-elle pas ce bonheur ? Pourquoi certains gardent-ils le contact avec ce qui est
profond en dépit des circonstances et des accidents, alors que d’autres sont au
contraire détruits par eux ? Pourquoi certains ont-ils du ressort et sont-ils malléables,
alors que d’autres restent inflexibles et sont pourtant détruits ? En dépit du savoir,
certains laissent ouverte la porte qui débouche sur ce que nulle personne et nul livre
ne peut offrir, alors que d’autres se laissent étouffer par la technique et l’autorité.

Pourquoi ? Il est assez évident que l’esprit souhaite s’enfermer et s’affirmer dans une
certaine forme d’activité, sans tenir compte de possibilités plus vastes et plus profondes, car il est de la sorte sur un terrain connu et sans danger, et c’est pourquoi
l’éducation de l’esprit, la façon dont on l’exerce et ses activités sont encouragées et
maintenues à ce niveau, et l’on trouve nombre d’excuses pour ne pas aller au-delà.

Avant d’être contaminés par la soi-disant éducation, nombre d’enfants sont en
contact avec l’inconnu ; ils en témoignent de bien des façons. Mais l’environnement
commence très tôt à se refermer sur eux, et passé un certain âge ils perdent cette lumière, cette beauté qui ne se peut trouver ni dans les livres ni à l’école. Pourquoi ? Ne
dites pas que la vie est trop difficile pour eux, qu’ils doivent affronter de dures réalités, que c’est là leur « karma », ou que c’est la faute de leurs pères, car ce sont là des
sottises. Le bonheur créatif est pour tous et non pour quelques-uns.

Vous pouvez l’exprimer d’une façon et moi d’une autre, mais il existe pour tous. Le bonheur créatif n’a
aucune valeur marchande, il n’est pas possible de le vendre au plus offrant, mais c’est
bien quelque chose qui peut se partager entre tous.

Peut-on réaliser le bonheur créatif ? Ou plutôt, l’esprit peut-il garder le contact
avec ce qui est à la source de tout bonheur ? Peut-on garder cette ouverture en dépit
du savoir et de la technique, en dépit de l’éducation et du fourmillement de la vie ?

Cela est possible, mais seulement lorsque l’éducateur est éduqué en vue de cette réalité, seulement lorsque celui qui enseigne est lui-même en contact avec la source du
bonheur créatif. Et notre problème n’est plus alors l’élève, l’enfant, mais le maître et
le parent. L’éducation n’est un cercle vicieux que lorsque nous ne voyons plus l’importance, la nécessité, plus essentielle que toute autre, de ce bonheur suprême. Après
tout, le fait d’être ouvert à la source de tous les bonheurs est la plus élevée des religions, mais pour réaliser ce bonheur, vous devez y consacrer toute votre attention,
comme vous le faites dans les affaires. Le métier de professeur n’est pas simplement
un travail de routine, mais l’expression de la beauté et de la joie, ce qui ne peut se mesurer en termes de réussite et de succès.

La lumière de la réalité et la béatitude qu’elle procure sont détruites lorsque l’esprit, qui est le siège du moi, prend le contrôle. La connaissance de soi est le début de
la sagesse ; sans la connaissance de soi, l’éducation conduit à l’ignorance, au conflit et
à la douleur.

Extrait du livre :
commentaire sur la vie Tome 2 « Le bonheur créatif »





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